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Interview avec Alma Brami sur son dernier livre : Lolo


Alma BramiLolo , Paris : Editions Plon, 2013

Interview d'Alma Brami

Citizenkane - Misha Uzan : Alma Brami, bonjour.

Dans la collection dirigée par Amanda Sthers, aux éditions Plon, qui réinvente "la vie de grandes figures de l'Histoire" selon Amanda Sthers elle-même, vous avez traité de Lolo Ferrari, cette femme qui s'est fait connaître pour ses opérations et son tour de poitrine impressionnant. Vous l'a-t-on imposé ou bien était-ce un choix, et pourquoi celui-là?

Alma Brami : Quand Amanda Sthers m’a proposé d’écrire dans sa collection, j’ai immédiatement pensé à Lolo Ferrari parce qu’à mes yeux, il ne s’agit pas d’une femme à part, extrême, toutes les femmes ont des blessures, des complexes, des rêves inatteignables, et cherchent en elles, la réponse qui leur permettrait de vivre le mieux possible avec ce qu’elles sont. Les réponses ne sont pas les mêmes, plus ou moins justes, plus ou moins destructrices. J’avais envie de lui donner une âme, une voix, et qu’après la lecture de mon roman, on ne la réduise plus à un corps.


CK : Pour ce livre, vous vous êtes inspiré de la vie de Lolo Ferrari, mais avec une part de romance, d'invention, de détachement par rapport à la réalité. Comment avez-vous procédé? Quelle est la part de la vraie Lolo et de la vôtre?

Alma Brami : Je ne suis pas journaliste, et ce que j’aime, par-dessus tout, c’est la fiction. La Lolo dont je parle, c’est la mienne, et uniquement la mienne, il s’agit de mon regard sur elle, de ce que j’ai compris et ressenti. Dans mon roman, l’héroïne est contrainte par son chirurgien d’aller voir un psy, avant une éventuelle opération. On la découvre à travers 33 séances, où elle se confie, s’énerve, pleure, raconte des souvenirs, ri, mais tout ce qu’elle dit, peut être vrai, peut être faux, chez un psy, on a la liberté de mentir, ou de s’arranger avec sa propre vérité.

CK : Ne trouvez-vous pas néanmoins que le lecteur puisse s'y perdre? Tout le monde ne connaît pas la vie de Lolo Ferrari et si on ne fait pas la part de ce qui est vrai et de ce qui ne l'est pas, on risque d'identifier sa vie à celle que vous lui avez dressée? Ne pensez-vous pas que cela puisse être un problème?

Alma Brami : C’est une fiction, c’est un roman, c’est mon imaginaire. En aucun cas, il n’est question de biographie. Je suis partie d’un personnage réel, de son image, et j’ai tenté de lui créer un souffle, un rythme. Mon souhait était qu’après avoir lu mon roman, on ne s’arrête plus à cette énorme poitrine, mais qu’on pense à elle au-delà, qu’on ait envie de la connaître, de l’aimer, de l’adopter.

CK : Parlons de vous Alma Brami. A 28 ans c'est déjà votre 6e livre et tous sont intéressants, bien écrits et salués par la critique? Vous avez certainement un secret ….

Alma Brami : Un secret ? Non, j’aimerais bien !!! (rires) J’écris depuis toujours, et j’ai eu la chance que mon univers ait été accueilli par un éditeur. C’est une chance et un bonheur d’écrire et d’être publiée, et comme toutes les chances et tous les bonheurs, c’est fragile et précieux, alors j’en prends soin !!! (rires)

CK : Vos livres ont également été traduits en chinois. Ce n'est pas forcément quelque chose de courant. J'imagine que ça doit vous faire plaisir, mais … vous lisez le chinois (rires)?

Alma Brami : C’est formidable de s’apercevoir que malgré les différences dues au pays, à la société, à la culture, la sensibilité, les sentiments, les rêves restent les mêmes ! Les romans traduits permettent de voyager et de parler avec des gens qu’on n’aurait sans doute jamais rencontrés. C’est toujours enrichissant, extrêmement inspirant et parfois bouleversant.

Alma Brami, merci beaucoup.

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