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L'Egypte au bord de la guerre civile, par Michaël Bar Zvi

Alors que les pays musulmans entament l'un des mois de Ramadan les plus longs de leur histoire, l'Etat arabe le plus peuplé, l'Egypte est peut-être à la veille d'une guerre civile qui risque d'être aussi sanguinaire que celle que vit la Syrie. Les deux grands pays limitrophes d'Israël vivent des heures difficiles qui apportent leur lot de souffrances, de victimes et de dangers pour la région entière. Le Liban n'étant plus vraiment un Etat indépendant depuis que le Hezbollah en contrôle sa partie méridionale, seule la Jordanie est encore plus ou moins épargnée par les confrontations fratricides qui secouent le monde arabo-musulman depuis plus de deux ans. La crise égyptienne a eu des effets directs sur la reprise des activités terroristes dans le Sinai. De leur côté les Etats du Golfe ont décidé de verser immédiatement  à  l'Egypte la somme de 8 milliards de dollars afin de soutenir le gouvernement mis en place par l'armée. Il est clair que malgré les arrestations de ses principaux dirigeants, les Frères musulmans n'entendent pas en rester là et ils appellent leur sympathisants à s'opposer par la force au régime actuel. Ce soutien a surpris de nombreux dirigeants et observateurs à travers le monde. Le président Obama, qui n'a pas interrompu son tournoi de golf pendant le renversement de Morsi, continue à se démarquer du général Al Sissi, auteur du coup d'Etat et n'a pas encore renoncé à son soutien aux Frères musulmans. Les conseillers du président américain estiment qu'il sera impossible de se passer des Frères musulmans pour gouverner l'Egypte, pourtant on ne voit pas comment l'armée et les forces démocratiques pourraient s'entendre avec cette organisation qui veut appliquer la Charia. Nous sommes loin du projet panarabe de Nasser qui souhaitait voir une Egypte laïque et moderne. Les révolutions du printemps ont révélé au monde entier deux éléments contradictoires, qui sont devenus ces derniers temps les fondements des guerres qui minent les pays arabo-musulmans : le premier est l'attachement viscéral à un Islam, que l'on ne peut qualifier autrement qu'intégriste et djihadiste et le second est la profonde volonté des jeunes et des classes moyenne de démocratiser les sociétés arabo-musulmanes. La rencontre de ces deux forces a provoqué l'éclatement du tissu social, souvent maintenu uniquement par l'autorité dissuasive de régimes dictatoriaux et la répression de la liberté de parole et d'association. Le printemps arabe est devenu le théâtre d'un conflit sans merci entre ces puissances contraires. Le mois de jeune du Ramadan dont le but essentiel est d'enseigner  la patience, l'humilité et la spiritualité risque d'être l'un des plus sanglants de l'histoire de l'Islam. 

Michael Bar-Zvi    Daleth Be Av 5773

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