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La guerre syrienne glisse vers le Liban, par Michaël Bar Zvi

Hassan Nasrallah
L'attentat qui a coûté la vie à un soldat israélien à la frontière libanaise est-il un acte isolé commis par un tireur fou, comme l'affirme l'armée libanaise, ou bien le reflet de la dégradation de la situation au Liban? Selon les premières réponses obtenues par Tsahal, le tireur en question aurait été interpellé et devrait être jugé pour son acte criminel. Sous la pression des Américains, Israël a décidé de ne pas réagir. Le lendemain de cet attentat, une voiture piégée a explosé à proximité d'un poste de commandement du Hezbollah à Baalbek et il faut s'attendre à ce que le glissement de la guerre civile en Syrie vers le Liban entraîne des effets collatéraux sur le front nord en Israël. Les armes destinées aux rebelles djihadistes en Syrie transitent par le Liban et personne n'est aujourd'hui en mesure de contrôler ces livraisons. L'Iran, inquiète de ce revirement de la situation au Liban, a convoqué Hassan Nasrallah à Téhéran il y a quelques jours pour établir une nouvelle stratégie. Si Assad semble avoir repris le dessus, en revanche ses alliés au Liban, le Hezbollah en tête, se retrouve en grande difficulté, après la perte de nombreux cadres dans les combats en Syrie. Il est probable que le Hezbollah va répliquer en organisant de nouveaux attentats qui risquent de mettre le Liban à feu et à sang. Le président chrétien du Liban a ouvertement fait part de ses craintes dans un discours prononcé la semaine dernière devant ses amis politiques, mais en fait cette déclaration s'adressait à la fois aux Américains et aux Saoudiens, car depuis plusieurs mois, et notamment après l'accord sur le nucléaire iranien, Ryad et Washington ne coordonnent plus vraiment leur action au Proche-Orient. Et ce n'est pas un hasard si les Etats du Golfe ont pris contact avec Israël, comme l'indique l'intervention de Shimon Peres devant des représentants de ces pays. Ce geste serait encourageant, si par ailleurs toutes les informations sur le terrain ne montraient pas un soutien massif de l'Arabie saoudite aux forces les plus intégristes combattant Bachar el Assad.  D'un autre côté, la stratégie d'Obama et de John Kerry qui visait à obtenir un accord entre Israéliens et Palestiniens avant la fin avril a peu de chances d'aboutir. Abou Mazen a rejeté toutes les propositions américaines sur les questions sécuritaires, alors que le 29 décembre de nouveaux terroristes palestiniens doivent être libérés. Netanyahou de son côté s'efforce de maintenir sa coalition et il est probable qu'il y parviendra si les négociations n'aboutissent pas. En revanche, si les Américains décident d'exiger de nouvelles concessions israéliennes sans contrepartie, le Premier ministre israélien aura du mal à tenir les deux extrémités de son gouvernement bi-polaire. Force est de constater, après bientôt trois ans que les printemps arabes n'ont pas apporté plus de démocratie, plus de liberté, plus  de droits pour les femmes ou les minorités dans le monde arabo-musulman, mais de plus en plus de victimes, de violences et d'instabilité dans la région.
Michaël Bar-Zvi Tet Zain Be Teveth  5774

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