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La réponse d'Israël décryptée, par Michaël Bar Zvi

Le Premier ministre Benyamin Netanyahou
L'émotion qui règne en Israël au lendemain des obsèques des trois adolescents assassinés est intense, dans un pays qui, pourtant, a vécu de nombreux actes terroristes meurtriers au cours de son histoire. Est-ce parce que ce crime intervient après une période de relative accalmie de ce type de méfaits en Judée-Samarie, depuis la création de la barrière de séparation, ou bien est-ce parce qu'il s'agit de jeunes gens exemplaires ? Ou bien est-ce parce qu'il s'agit d'une dommage collatéral de l'affaire Shalit, dont on commence à payer le prix fort ? Le deuil des familles, la solidarité de toute une nation, la volonté de voir punir les coupables sont autant de raisons qui doivent persuader le gouvernement de trouver la bonne réplique à cette barbarie sans nom. La véritable question aujourd'hui est de savoir quels sont les objectifs politiques des opérations que va entreprendre Israël. Or il semble, si l'on en croit les diverses sources, que le gouvernement israélien est profondément divisé sur ce sujet. Le terrorisme agit toujours selon la même logique meurtrière dont les résultats sont en majeure partie d'ordre psychologique. Le terrorisme n'a jamais mis en danger un régime fort et légitime, mais il crée une atmosphère d'angoisse et de pression, qui peut modifier les mentalités, influencer le moral ou encore pousser l'adversaire à commettre des fautes politiques graves. Israël connaît bien ces risques, néanmoins aucune société n'est à l'abri d'une érosion de sa détermination ou d'un moment de faiblesse. Le chef d'état-major israélien Benny Gantz a bien exposé ce danger d'une réaction purement émotionnelle. Israël doit, comme on dit, garder sa raison, mais aussi reprendre la main et non se laisser mener sur le terrain où le Hamas veut l'entraîner. Les options sont claires, Israël doit dépouiller le Hamas de sa capacité de nuire, mais en revanche ne peut se permettre de détruire totalement la force politique du Hamas, car l'alternative à ce mouvement est bien pire. Les dirigeants du Hamas sont conscients de ce choix venant de la part d'Israël. Ils savent pertinemment qu'ils ne sont pas en danger réel de perdre le pouvoir sur la bande de Gaza. En revanche, la partie qui se joue en Judée-Samarie est bien plus compliquée, car Abou Mazen compte sur Israël pour se renforcer dans la région de Hébron, où son parti n'avait obtenu aucun siège lors des dernières élections. Mais en retour, il n'apporte à Israël aucune garantie sécuritaire, ni aucun gage politique et ne sait comment se sortir du guêpier dans lequel il s'est fourré en créant une coalition gouvernementale avec le Hamas et les mouvements islamistes. Tôt ou tard les meurtriers des trois adolescents seront retrouvés, morts ou  vivants, c'est important sur le plan de la justice, mais la raison profonde de l'inquiétude des Israéliens, c'est qu'ils savent que cela peut se reproduire. Israël ne peut, une fois encore, compter que sur ses forces de vie et son courage.
Michaël Bar-Zvi   Hé  Be Tamouz   5774

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